"Je paie le prix de la foi en Jésus": le témoignage d’une chrétienne au Niger

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Dans une vidéo publiée ce mercredi sur YouTube, l’ONG Portes Ouvertes relate le témoignage d’une mère chrétienne nigérienne prénomée Hakuri. En mai 2024, son mari a été tué par des djihadistes et elle s’est enfuie avec ses onze enfants dans un camp de réfugiés.

Peu de témoignages de la persécution vécue par les chrétiens au Niger arrivent jusqu’à nous. En effet, le pays, classé 28 dans l'Index Mondial de Persécution 2025 de l'ONG Portes Ouvertes (PO), est devenu un "vrai foyer du djihadisme".

Dans une vidéo YouTube sortie ce mercredi, l’organisation partage l’histoire d’Hakuri. En mai 2024, des coups de feu éclatent dans son village, situé dans la région de Tillabéri. Les assaillants ont ensuite mis le feu aux maisons, obligeant leurs habitants à sortir. C'est à ce moment-là, que les djihadistes ont tué par balle les hommes et les garçons qui tentaient de s’enfuir.

Pour sauver leurs enfants, certaines mères ont habillé leurs fils comme des filles en leur donnant des pagnes et des foulards avant de fuir le village. C’est grâce à ce procédé qu'ils ont pu passer les contrôles lors des barrages routiers, contrôlés par les djihadistes.

Dix-huit hommes du village ont été assassinés, dont le mari d’Hakuri. Les victimes étaient des chrétiens et des musulmans modérés, raconte l’ONG.

Désormais, la mère de famille vit dans un camp de déplacés, sans mari et sans père pour subvenir à ses besoins et ceux de ses onze enfants.

"Notre vie est très difficile. [...] Où puis-je aller pour trouver de l’aide ? Je n’ai rien à donner à manger aux enfants, ils doivent sortir et mendier de la nourriture."

"S’attaquer au père de famille, c’est s’attaquer directement à l’avenir et à la sécurité des familles chrétiennes", complète PO.

Grâce aux partenaires locaux de l'organisation, Hakuri a pu recevoir un soutien financier et matériel. Après les atrocités qu’elle a vécues, elle a pu également pu bénéficier d’un soutien de soins post-traumatiques lui permettant de retrouver le sommeil.

"Avant de bénéficier de cet accompagnement, je dormais très peu, je pleurais mon mari jour et nuit mais maintenant je peux à nouveau dormir."

"Je ne dirais jamais que Dieu m’a rejeté, Dieu m’en garde, mais je peux dire que je paie le prix de la foi en Jésus", conclu Hakiri.

Dans la même région en juin 2024, soit un mois après, 357 familles chrétiennes ont dû fuir leur domicile après l’annonce d’une nouvelle loi obligeant les hommes de plus de quinze ans à payer une taxe ou à se convertir à l’islam, ajoute Portes Ouvertes. 

Dans le village de Makalundi au Niger, les croyants ont établi des campements de fortune. "Nous n’avons plus rien, même pas de nourriture", témoigne sur place le pasteur Yalitchoi.

Mélanie Boukorras

Crédit image : Portes Ouvertes

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